Eglise de Choëx

Dans son écrin de forêt et de campagne, la petite église Saint-Sylvestre favorise la prière et le recueillement. Si l’histoire et les trésors de cette église éveillent votre curiosité, voici les réponses à quelques questions que vous vous posez peut-être !

Un peu d’histoire

Photo: Christian David - Église de Choëx et cure

Own work, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org

Une chapelle devait déjà se trouver à cet endroit au Moyen Age. La première mention officielle connue est la bulle du pape Alexandre III, en 1178, qui confirme la paroisse de Choëx dans les possessions de l’Abbaye de St-Maurice.

Peu de temps après, un homme allait faire connaître le nom de Choëx : Aymon de Savoie, fils du comte Thomas Ier. De santé fragile, recherchant le bon climat des bords du Léman, il s’établit à Choëx dans une maison qu’il fit construire en 1236 près de la petite église déjà existante, où il accueillait et restaurait les pèlerins de passage.

Ce n’est qu’en 1993 que la paroisse a été transférée sous la juridiction de l’Evêque de Sion.

Pourquoi l’église se trouve-t-elle à cet emplacement isolé ?

A l’époque médiévale, la route évitait à cet endroit la plaine souvent inondée. Elle suivait le tracé actuel du Pont couvert de Monthey jusqu’à l’église, puis redescendait vers Massongex. C’était une étape du pèlerinage conduisant les Français sur le chemin de Rome.

L’emplacement est aussi très bien choisi quant à son ensoleillement. La plus grande partie du coteau de Choëx reste à l’ombre de la montagne durant plusieurs semaines en hiver, tandis qu’à l’église, même durant les jours les plus courts, le soleil brille au moins une heure…

De quand date l’église actuelle ?

Dès la fin du XVIIème siècle on agrandit l’église pour lui donner son aspect actuel. La nouvelle entrée date de 1706.

C’est le pape Sylvestre Ier, très vénéré dès le 5ème siècle, contemporain de l’empereur Constantin. Sous son pontificat le Concile de Nicée fut convoqué en 325. Il fit sortir la liturgie de la clandestinité, et construisit les premières basiliques romaines de Latran et de Saint Pierre.

La statue de Saint Sylvestre nous accueille, au-dessus de la porte d’entrée.
La fête patronale tombant le 31 décembre, les paroissiens fêtent maintenant leur saint patron
le 2ème dimanche d’octobre est le jour de la dédicace de l’église.

Quelques mots sur l’architecture de l’église

L’édifice actuel date du début du XVIIIème siècle. Son centre a probablement été surélevé sur l’ancienne chapelle : lors de la dernière restauration de 1971, on a retrouvé des murs médiévaux, et on peut encore y voir des traces d’autels peints. Le style général est baroque tardif.

  • Le porche d’entrée remplace la porte qui se trouvait sur la face amont de l’église. La statue polychrome de Saint Sylvestre, datant probablement du XVème siècle, a été reprise de la chapelle antérieure.
  • Le maître-autel baroque comprend les statues de Saint Maurice, du pape Saint Sylvestre, et de Saint Candide. Quatre reliquaires y ont été rajoutés.
  • Les autels latéraux sont dédiés à Saint Joseph et à la Sainte Vierge. Relevons la belle statue en bois polychrome de Saint Joseph représenté avec l’enfant, ce qui est assez rare. Quant à la statue de la Vierge, elle provient du Tyrol.
  • Les stalles du chœur en noyer sont datées de 1702.
  • L’autel actuel, en noyer sculpté, est un assemblage des panneaux de l’ancienne chaire, qui se trouvait sur la paroi aval de l’église. On y reconnaît Saint Théodule, patron du Valais, Saint Sylvestre et Saint Maurice.
  • Les quatre médaillons sur la voûte, de style naïf, représentent Saint-Pierre-aux-Liens, patron secondaire de la paroisse, l’Annonciation, le baptême de Constantin, et Dieu le Père.
  • Les vitraux, datant de la restauration de 1971, sont l’œuvre de Christine Messmer, fidèle amie de la paroisse. Ils évoquent des scènes de l’Ancien Testament (le sacrifice d’Abraham, Moïse et le buisson ardent, Jessé et son épouse, ancêtres du Messie, et le don des tables de la Loi à Moïse) auxquelles répondent des scènes du Nouveau Testament (le Christ en croix, la multiplication des pains, l’ Annonciation, et la Résurrection).
  • Le chemin de croix en deux tableaux, aussi réalisé par Christine Messmer lors de la restauration de l’église, reproduit les scènes évangéliques de la passion du Christ.
  • L’orgue, vénérable instrument à huit jeux, fut construit au début du XIXème siècle par le facteur d’orgues Carlen de Naters. Il a été remarquablement restauré en 1973 par la manufacture d’orgues Füglister de Grimisuat.
  • Le clocher, plus ancien que l’église actuelle, a été endommagé par la foudre en 1950. Il abrite quatre cloches, dont trois datent de 1810. Le carillon manuel a été réinstallé en 2000 grâce aux talents d’un paroissien, Charles Renevey.

Et à proximité…

La cure actuelle a été élevée en 1749 par le chanoine Gaspard Bernard de Kalbermatten sur l’emplacement de l’ancienne cure. Elle a été restaurée en 1955.
Le four banal date aussi du début du XVIIIème siècle. Désaffecté pendant des années, il a été découvert sous un amas de ronces, et restauré en 1985. Depuis lors, l’Amicale du Four banal y cuit encore le pain le dernier samedi du mois, utilisant le sous-sol de la cure comme local de boulangerie.

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